L'éolien offshore, priorité affichée du gouvernement britannique [1] notamment dans l'optique de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de création d'emploi, pourrait permettre de produire suffisamment d'électricité pour 11 millions de maisons britanniques d'ici 2020, tout en créant près de 30.000 emplois, et contribuant jusqu'à 7 Md£ à l'économie britannique. Pays disposant de la plus grande puissance éolienne offshore installée, le Royaume-Uni a confirmé cet été sa place de leader mondial dans ce secteur.

Début août, le Department for Energy and Climate Change (DECC, ministère de l'énergie et du changement climatique) a ainsi publié la stratégie industrielle en éolien offshore [2]. Le gouvernement a ainsi annoncé :
- la mise à disposition de 20 M£ de financements provenant du Regional Growth Fund (fonds pour la croissance régionale) et destinés à améliorer la chaîne de production britannique pour l'éolien offshore ;
- mais également 46 M£ permettant de catalyser l'innovation conjointe entre l'industrie, le gouvernement et les académiques, et d'aider les entreprises à commercialiser de nouveaux produits.

Par ailleurs, les deux plus grands parcs éoliens offshore au monde, le London Array et Greater Gabbard sont désormais opérationnels au large des côtes britanniques, et de nouveaux déploiements de fermes, à la fois terrestres et maritimes, ont été annoncés.

Le London Array

Le 4 juillet 2013, le premier ministre David Cameron, accompagné de Greg Barker et Edward Davey, respectivement ministre et secrétaire d'Etat du DECC, ont assisté à l'ouverture du plus parc éolien offshore du monde : le London Array, située à Margate dans le Kent. Constituée de 175 turbines, cette ferme a la capacité de produire jusqu'à 630 MW d'électricité, suffisamment pour alimenter près d'un demi-million de maisons, l'équivalent des deux-tiers du Kent.

Projet de 1,5 Md£, co-financé par les entreprises britanniques E.ON, DONG Energy et Masdar (entreprise d'énergies renouvelables d'Abu Dhabi bénéficiant d'un soutien financier de l'Etat), sa réalisation a nécessité la collaboration de 6 700 personnes au sein de plus de 75 organisations. Les investissements réalisés ont également bénéficié à de nombreux secteurs industriels britanniques, impliquant par exemple des entreprises de câblages à York, des bateaux provenant de Brightlingsea, et des tours éoliennes écossaises.

David Cameron a salué l'ouverture de cette ferme en la qualifiant de "triple victoire", tout d'abord en apportant des bénéfices à long terme dans le Kent, mais également en permettant de démontrer que des projets d'énergie renouvelables à grande échelle peuvent voir le jour au Royaume-Uni, et enfin, en prouvant que les projets de cette échelle, quel que soit le secteur, ne sont pas réservés aux pays des BRICs ou aux Etats-Unis, mais peuvent également être menés à bien en Europe Occidentale.

Félicitant tous les acteurs impliqués dans ce projet, Edward Davey a déclaré : "Le London Array est un élément important pour l'éolien offshore, un élément important pour la production d'électricité britannique, et un élément important pour l'attraction d'investissements vers le Royaume-Uni". Il a rappelé que cette ferme permettrait d'augmenter la part d'énergies renouvelables présentes dans le mix énergétique britannique, et de réduire les émissions de dioxyde de carbone.

Greater Gabbard

Un mois plus tard, le 7 août 2013, le ministre de l'énergie et de l'industrie, Michael Fallon, a ouvert officiellement la ferme éolienne de Greater Gabbard, au large du Suffolk. Comportant aujourd'hui 140 turbines, elle sera étendue d'ici 2017 avec la ferme annexe Galloper, doublant le nombre de turbines opérationnelles. Ce projet de 1,3 Md£ a été financé par les compagnies SSE Renewables, leader en production d'électricité issue de sources renouvelables avec une capacité totale de 3 200 MW, et l'entreprise RWE Innogy, filiale spécialisée en énergies renouvelables de RWE Group, qui construit et gère le fonctionnement d'installations de production d'électricité à partir de sources renouvelables. Greater Gabbard permettra également d'alimenter près de 500.000 maisons en électricité dans la région du Suffolk, sur la côte Est de l'Angleterre.

Michael Fallon a déclaré : "Le Royaume-Uni est le leader mondial en production d'énergie éolienne offshore, avec une capacité de génération plus importante que le reste du monde combiné, et nous souhaitons voir ce secteur évoluer encore plus. Greater Gabbard a déjà permis de créer des emplois et d'apporter des profits à la communauté locale, avec des centaines de personnes travaillant sur le site, et un fond de 150.000 £ créé pour soutenir les initiatives locales".

Projets à venir

Par ailleurs, deux nouveaux projets de grande envergure ont obtenu le 11 juillet 2013 le feu vert du gouvernement britannique :
- pour l'éolien offshore, la ferme de Triton Knoll, au large des côtes du Lincolnshire et du Norfolk : plus grande que le London Array, cette ferme comportera 288 turbines, pour une capacité de 1 200 MW, permettant d'alimenter 820.000 maisons. Il est estimé que ce projet attirera près de 3,6 Md£ d'investissement dans les régions concernées, et permettra de créer 1 130 emplois ;
- du côté de l'éolien terrestre, la ferme de Pen y Cymoedd, au Sud du Pays de Galles : elle sera la plus grande ferme éolienne terrestre du Pays de Galles et de l'Angleterre, avec la construction de 76 turbines qui devrait débuter en 2014, pour une génération d'électricité dans le réseau britannique d'ici 2016. Bénéficiant d'un investissement de 400 M£ de la part de la compagnie Vattenfall, elle permettra de produire de l'électricité pour 140.000 maisons, et de créer plus de 300 emplois.

Le Royaume-Uni profite ainsi de ces bonnes nouvelles et de ces projets phares pour envoyer un nouveau signal positif aux investisseurs quant au climat propice au développement de nouveaux projets éoliens. Ces initiatives permettent par ailleurs de soutenir la croissance économique et la création d'emplois dans les communautés locales, tout en aidant à réduire les émissions de gaz à effet de serre du Royaume-Uni.
                        

Pour en savoir plus, contacts :

- [1] Voir l'article "Le Royaume-Uni mise sur l'éolien offshore", Science & Technologie au Royaume-Uni n°66, http://www.ambafrance-uk.org/IMG/pdf/SST_RU_66_-_EnEnvi.pdf
- [2] Disponible sur le site du DECC : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/TlKKk

Code brève
ADIT : 73815

Sources :
- Communiqués de Presse du DECC :
* 04/07/2013, "World's largest offshore wind farm opens in the UK" : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/zhmTB
* 11/07/2013, "UK wind energy goes large" https://www.gov.uk/government/news/uk-wind-energy-goes-large
* 17/07/2013, "Davey - plan for energy infrastructure increases investor certainty and keeps bills down" http://redirectix.bulletins-electroniques.com/RbT63
* 07/08/2013, "Fallon opens world's second largest offshore wind farm" http://redirectix.bulletins-electroniques.com/BIrhk
* 27/06/2013, "New energy infrastructure investment to fuel recovery" http://redirectix.bulletins-electroniques.com/cYnaj
- DECC, "Offshore wind: part of the UK's energy mix" https://www.gov.uk/offshore-wind-part-of-the-uks-energy-mix

Rédacteurs :
Eliette Riera

Origine :
BE Royaume-Uni numéro 123 (3/09/2013) - Ambassade de France au Royaume-Uni / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/73815.htm


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