On ne saurait reprocher aux pouvoirs publics de vouloir être économes de nos deniers. On concède aussi que certains arguments font mouche : le taux déquipement progresse plus vite que prévu, les emplois générés en amont sont durables, mais les métiers de laval restent précaires et coûtent cher, etc. Bref, il y a matière à débat, et probablement à révision.
Mais la méthode est surprenante et fâcheuse.
Pour saventurer sur ces nouveaux investissements, les particuliers et les entreprises ont besoin quon leur garantisse un horizon réglementaire et des perspectives financières stables. Un coup darrêt, hypocritement qualifié de moratoire, cest vraiment vécu comme un sale coup par les acteurs de la filière.
Mais surtout, le dossier des énergies renouvelables est encore trop insuffisamment installé dans un monde acquis à lélectricité abondante (du lobby nucléaire à celui de la voiture électrique) pour quon ne lui fasse pas subir une image aussi brouillonne.
Quand on voit ce qui reste du Grenelle de lEnvironnement et la manière dont les pouvoirs publics agissent sur ce dossier du photovoltaïque, on peut se demander sincèrement si la leçon des crises énergétiques a été vraiment retenue.
Dans La Tribune du 1/02/2011, laérostier Bertrand Piccard (Solar Impulse) rappelle à juste titre que « le prix du solaire ou de léolien est momentanément plus cher que celui des énergies fossiles, mais pas leur coût. Parce que lorsque vous payez le prix du solaire ou de léolien, vous payez lintégralité du coût. Alors que lorsque vous achetez du gaz, du charbon ou du pétrole, vous ne payez pas la charge environnementale de ces industries ».
Au demeurant, et au-delà des arguments écologiques, je ne vois pas pourquoi on ferait fi de celui de la diversité. Lénergie solaire devrait constituer aujourdhui un axe majeur de notre politique industrielle et énergétique.
En savoir plus
decrypterlenergie.org
negawatt.org
projet afterres